Aurore

*- Êtes-vous intéressé par la mise en scène ? []Oui [x]Non

*- Votre âge:18

*- Autres infos sur vous : comment avez-vous connu le forum ? J'y ai été invité par Vent du Nord.

*Quels sont vos loisirs ? La philosophie et les sciences politiques sont l'objet de ma profession, viennent s'y rajouter la littérature et la musique dans mes temps libres.

* Qu'est-ce qui vous attire dans l'art? Quelle valeur devrions nous attribuer à la réalité? Les chimères en disent souvent plus que les faits, et l'art est le monocle qui nous permet de voir ce reflet que projette la nature humaine dans les choses. L'art est l'introspection par l'expression, le spirituel devenu analogique.

*Pourquoi le forum vous attire-t-il ?
La création collective est avant tout un enseignement collectif, un catalyseur dans sa croissance personnelle. Pouvons nous devenir plus que la somme des talents de nos membres? C'est avec excitation que je relève ce défi.

*Quel est le groupe qui vous intéresse le plus entre Souffleurs de Finitions, Souffleurs de Créations, ou Chuchoteurs de Machinations?
Souffleur de créations est un titre qui me convient. Chuchoteur de machination serait aussi intéressant.

Mon style d'écriture est plutôt varié, mais voici un exemple de ce que j'ai écrit ce matin:

"Une lumière rouge éclaire une porte d'aspect simpliste dont on ne pouvait deviner la couleur vraie. Je frappe, la poignée bouge. La porte laisse place à un visage pale aux yeux perdus, les habits noirs se confondant avec l'obscurité du portique. Il me juge, se retourne et disparaît dans les ténèbres: la porte restée ouverte me dit de le suivre.
C'est à taton que je marche le long d'un couloir étroit et assez long, se terminant par un escalier à colimaçon descendant sur deux ou trois étages. Se présente alors à moi une salle éclairée par quelque chandelles, révélant le mobilier qui allait assister à mon entrevue. Une table d'aspect classique s'ornait de deux chaises, l'une assortie, avec bois vernis et velours rouge, l'autre plutôt ascète, qui m'est destinée. Mon escorte me fit signe de m'assoir, ce que je fis, et il repartit par les escaliers.
Mes yeux s'habituèrent vite à la faible luminosité. Je remarqua enfin de l'autre coté de la salle, d'un rouge sombre chancelant au rythme des chandelles, une porte de bois gravé, très belle, qui portait ce symbole qui me hantait déjà depuis des mois. Une légère panique me saisit: le fait de voir ce signe gravé dans la porte, comme officiellement, avec une certaine autorité, venait de détruire la gène réservée avec laquelle je le considérait auparavant. Je l'ai toujours traité a moitié sérieusement, comme un fruit de ma folie, et le voir ainsi posé par quelqu'un autre que moi semblait comme porter atteinte à mon intimité..."

Je fais de grands efforts pour avoir une orthographe et une grammaire potable, pardonnez les erreurs éventuelles.


- Un commentaire ? Je suis aussi un musicien et j'aimerais modestement partager mon art avec vous. Attacher un thème à ma musique serait une expérience intéressante.

Me décrire? Comment? Suis-je qualifié pour me qualifier? Ma propre voix me semble exotique lorsque j'en écoute un enregistrement, qu'en serait-il de ma pensée? Ces derniers mois furent très étranges pour moi: j'apprends ce que je pense dans ce que j'écris. Quelle est la cause? Quelle est la conséquence? Est-ce qu'en laissant ma main jouer avec le verbe dans une description de ma personne, je ne la laisse pas jouer avec cette personne même? Ne risquerais-je pas de m'influencer de manière imprévisible en prévision de ce que les gens penseront de moi?
Vous me connaissez peut-être pour mon intensité: que ce soit dans la musique, la politique ou la philosophie, une obsession me prend au point où je ne vis plus qu'au sens propre. Mes rapports sociaux en ont été et en sont encore durement affectés. Quelques-uns m'ont pourtant tenu compagnie sur le chemin de la folie: la plupart par curiosité, ceux là ont vite pris peur; un autre l'a fait parce que les regards effarés des profanes l'amusaient, celui-ci y prit goût et continua à battre les même sentiers à vue des villages. Je suis seul dans la passion, seul dans une autarcie studieuse assaisonnée d'une stigmatisation par le vulgaire. Nietzsche, Spinoza, Homère et Sénèque sont mes seuls amis, fidèles mais différés. J'ai osé faire holocauste d'une carrière en science sur l'autel de l'abstraction; je suis un ermite prometteur, un penseur sans promesse.
Je me définis avant tout comme philosophe. Je déterre une par une les valeurs insensées qui sont sensées diriger ce monde, je les dépoussière avec soins de tout ce que la tradition a pu y ajouter. Une fois toutes nues et me regardant avec une coquetterie pudique et niaise, je les vitriole avec amour, je leur râpe le visage avec une ardeur passionnée; je leur extirpe enfin ces mots de leur bouche qui n'est plus que dents: Humain, trop Humain. C'est alors qu'elles me supplient d'en finir: avec une rose sur la poitrine je leur perce les boyaux sanctifiés d'une plume acérée. Je suis l'antéchrist de nos idéaux, un immoraliste flamboyant, la corneille annonçant le crépuscule des idoles, dépeçant fatalement et sans distinction voleurs et saints sur la croix.
Que dire? Je revendique mon éclectisme. Je suis d'une violence gracieuse dont le remord fait rebond sur mon stoïcisme acharné. Je suis un anarchiste cherchant l'ordre sans le pouvoir dans un monde où l'autorité se justifie par le chaos. Je m'offre en sacrifice la veille pour ma gloire du lendemain, je ne trouve le bonheur que dans la puissance, là où les autre épicuriens n'y voient que labeur et souffrance.

Et c'est sans conclusion que j'arrête. Mon histoire, elle, continue.

La musique devra attendre un brin: j'ai des problèmes avec ma caméra. (Edit by Vent du Nord : Attention aux doubles posts inutiles)